Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/557

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& des côtes, la garniſon, privée de toute relation extérieure, ſeroit bientôt réduite à ſe rendre à diſcrétion, ou à mourir de faim. Et quand cet ennemi ſe borneroit à combler les rades, à détruire les arſenaux, les magaſins, tous les édifices publics, n’auroit-il pas rempli ſon principal objet ? Que lui importeroit alors qu’il y eut une fortereſſe & une garniſon au milieu d’une iſle incapable de lui cauſer à l’avenir de l’inquiétude & de la jalouſie ?

Après tant de variations & d’incertitudes, on commence à voir que le ſeul moyen de défendre la colonie eſt de mettre ſes deux ports en sûreté ; d’établir entre eux une communication qui leur procure des relations intérieures ; qui facilite une libre répartition des forces ſuivant les deſſeins de l’ennemi, & qui rende communes les reſſources qui pourroient arriver du dehors par l’une ou l’autre de ces rades.

Juſqu’ici le Port-Bourbon où les Hollandois avoient formé leur établiſſement, & le Port-Louis, le ſeul où les François abordent, n’avoient point paru ſuſceptibles de fortification ; le premier pour ſa vaſte étendue, le ſecond