Archipel, l’année ſuivante. Tous les Chinois, ſans exception, en furent chaſſés ; & cette proſcription forma une plaie qui, vraiſemblablement, ne guérira jamais. Ces hommes, dont la paſſion dominante eſt l’avarice, arrivoient tous les ans aux Philippines avec vingt-cinq ou trente petits bâtimens & y encourageoient quelques travaux par le prix qu’eux ſeuls y pouvoient mettre. Ce n’étoit pas tout. Un aſſez grand nombre de leurs compatriotes, fixés dans ces iſles, y donnoient habituellement l’exemple d’une vie toujours occupée. Pluſieurs même parcouroient les peuplades Indiennes &, par des avances bien ménagées, leur inſpiroient le déſir & leur donnoient la faculté de rendre leur ſituation meilleure. Il eſt fâcheux que ces moyens de proſpérité aient été anéantis par l’impoſſibilité où ſe trouvoient peut-être les Eſpagnols de contenir un peuple ſi enclin aux ſoulèvemens.
Antérieurement à ces événemens deſtructeurs, les peuples montroient un éloignement marqué pour leurs tyrans. L’oppreſſion les avoit ſouvent fait ſortir des bornes de l’obéiſſance ; & ſans l’intervention de leurs