Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/138

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trepriſes, des moyens plus conformes à l’humanité & à la juſtice.

L’excellent cuivre répandu dans pluſieurs des Philippines ne mérite pas moins l’attention du gouvernement. Ce métal ſert, dans les Indes, aux vaſes du culte public, à des uſtenſiles d’un uſage journalier, à des monnoies qu’il faut renouveler ſans ceſſe, parce que le peuple ne montre pas moins d’empreſſement à les enterrer qu’en ont les hommes riches pour enfouir des tréſors plus précieux. Les Hollandois tirent du Japon de quoi fournir à tous ces beſoins. Ils perdront néceſſairement cette tranche de leur commerce, ſi l’Eſpagnol, ſorti de ſa léthargie, oſe entreprendre de lutter contre eux.

Les Philippines ont ſur les autres colonies Européennes l’avantage de poſſéder de l’or. Les Indiens en trouvent quelques parties dans le ſable ou dans la vaſe des rivières qui le charrient. Ce qu’ils en amaſſent peut monter à cinq ou ſix cens mille livres par an. Ils le livrent en ſecret aux navigateurs étrangers qui de leur côté leur fourniſſent quelques marchandiſes. Autrefois, on l’envoyoit en Amérique, puiſque Cawendiſh en trouva