Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’Afrique & d’une partie de l’Aſie, pour ſe rendre dans le golfe Perſique. Ils y étoient d’autant plus encouragés, que la partie ſeptentrionale de la Perſe, que baigne la mer Caſpienne, a des productions bien plus riches que la méridionale. Les ſoies de Schirvan, du Manzeradan, & plus particulièrement celles du Ghiſan, ſont les meilleures de l’Orient, & pouvoient ſervir à élever d’excellentes manufactures. Mais le commerce des Anglois n’étoit pas encore aſſez formé, pour ſurmonter les obſtacles que devoit trouver une entrepriſe ſi vaſte & ſi compliquée.

Ces difficultés n’effrayèrent pas quelques années après un duc de Holſtein, qui avoit établi dans ſes états des fabriques de ſoie. Il vouloit en tirer les matières premières de la Perſe, où il envoya des ambaſſadeurs, dont il n’eſt reſté que la relation de leur voyage. Lorſque la France ſe fut apperçue de l’influence du commerce dans la balance de la ; politique, elle eut envie de faire arriver dans ſes ports les ſoies de la Perſe par la Ruſſie. La funeſte paſſion des conquêtes fît oublier ce projet comme tant d’autres, ima-