Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/185

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Tous ſe ſont bornés à maintenir, à multiplier des eſcadres, qui ne peuvent avoir, ni inſtruction, ni expérience. Au tems où nous écrivons, cette marine, inutilement ruineuſe, eſt formée ſur la Baltique par trente vaiſſeaux de ligne & vingt-une frégates ; dans les mers d’Azoph, par onze bâtimens de guerre tirant à peine onze pieds d’eau ; & aux embouchures du Danube, par ſept à huit grandes barques armées d’aſſez gros canons. Il conviendroit de réformer la plus grande partie de ces forces, juſqu’à ce qu’on eût préparé les moyens de les rendre utiles.

XXIII. Obſtacles qui s’oppoſent à la proſpérité de la Ruſſie. Moyens qu’on pourroit employer pour les ſurmonter.

Les changemens que nous nous ſommes permis d’indiquer, ſont indiſpenſables pour rendre la Ruſſie floriſſante, mais ne ſauroient ſuffire. Pour donner à cette proſpérité quelque conſiſtance, il faudroit donner de la ſtabilité à l’ordre de la ſucceſſion. La couronne de cet empire fut long-tems héréditaire. Pierre I la rendit patrimoniale. Elle eſt devenue comme élective à la dernière révolution. Cependant, toute nation veut ſavoir à quel titre on lui commande ; & le titre qui la frappe le plus eſt celui de la naiſſance. Otez aux regards de la multitude ce ſigne viſible,