Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/201

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injuſte, ils ſeroient hors d’état de payer les marchandiſes qu’ils tirent de l’empire, & réduits par conséquent à s’en paſſer.

On a déjà fait connoître le commerce des Chinois avec les Ruſſes. Il deviendra conſidérable, ſi les deux gouvernemens ceſſent d’opprimer un jour leurs négocians.

Celui que l’empire a ouvert avec les habitans de la petite Bucharie ſe réduit à leur donner du thé, du tabac, des draps en échange des grains d’or qu’ils trouvent dans leurs torrens ou dans leurs rivières. Ces liaiſons, uſuellement languiſſantes, ne prendront un grand accroiſſement que lorſqu’on aura inſtruit ces barbares dans l’art d’exploiter les mines, dont leurs montagnes ſont remplies.

La Chine eſt ſéparée des états du Mogol & des autres contrées de l’Inde par des ſables mouvans ou par des rochers entaſſés qui rendent impraticable toute communication avec ces régions ſi riches. Auſſi n’ajoutent-elles rien au foible commerce que cette nation fait annuellement par terre. Celui que la mer lui ouvre eſt plus conſidérable.

L’empire ne confie guère à l’Océan que du thé, des ſoieries & des porcelaines. Au Japon,