Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/202

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ces objets ſont payés avec de l’or & du cuivre ; aux Philippines, avec des piaſtres ; à Batavia, avec des épiceries ; à Siam, avec des bois de teinture & des vernis ; au Tonquin, avec des ſoies groſſières ; à la Cochinchine, avec de l’or & du ſucre. Les retours ne paſſent pas trente-cinq ou quarante millions, quoique les Chinois doublent leurs capitaux dans ce commerce. Dans la plupart des marchés qu’ils fréquentent, ils ont pour agens ou pour aſſociés les deſcendans de ceux de leurs concitoyens qui ſe refusèrent au joug des Tartares.

Ces liaiſons, qui d’un côté ſe terminent au Japon & de l’autre aux détroits de Malaca & de la Sonde, auroient acquis vraiſemblablement plus d’extenſion, ſi les conſtructeurs Chinois, moins aſſervis aux anciens uſages, avoient daigné s’inſtruire à l’école des navigateurs Européens.

On imagineroit ſans peine que ce dédain d’un peuple pour les connoiſſances d’un autre peuple eſt un des principaux caractères de la barbarie, ou peut-être même de l’état ſauvage. Cependant, il eſt auſſi le vice d’une nation policée. Un ſot orgueil lui per-