Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/206

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XXVI. Quelles ſont les connoiſſances qu’on a ſur le thé que les Européens achètent à la Chine.

Le thé eſt un arbriſſeau d’une forme agreſte haut de cinq ou ſix pieds, commun à la Chine & au Japon. Il ſe plait dans les lieux eſcarpés. On le trouve plus ſouvent ſur le penchant des collines & le long des rivières. Les Chinois en ſèment des champs entiers ; les Japonois ſe contentent d’en garnir les liſières de leurs campagnes. Il ne parvient qu’au bout de ſept ans à ſa plus grande hauteur. On coupe alors la tige, pour obtenir de nouveaux rejettons, dont chacun donne à-peu-près autant de feuilles qu’un arbriſſeau entier.

Ces feuilles, la ſeule partie que l’on eſtime dans le thé, ſont alternes, ovales, aiguës, liſſes, dentelées dans leur contour & d’un verd foncé. Les plus jeunes ſont tendres & minces. Elles deviennent plus fermes & plus épaiſſes en vieilliſſant. À leur baſe, ſe trouvent des fleurs iſolées, qui ont un calice à cinq ou ſix diviſions, autant de pétales blancs, ſouvent réunis par le bas, un grand nombre d’étamines placées autour d’un piſtil. Celui-ci ſe change en une capſule ligneuſe, arrondie, à trois côtes & trois loges remplies chacune d’une ſemence ſphérique ou de pluſieurs ſemences anguleuſes.