Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/207

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Outre ce thé, connu ſous le nom de thé bouy, on peut diſtinguer deux autres eſpèces bien caractérisées. L’une eſt le thé verd, dont la fleur eſt composée de neuf pétales ; l’autre le thé rouge, qui a une grande fleur à ſix pétales rouges, & garnie dans ſon centre d’une houppe d’étamines réunies à leur baſe. On ignore s’il exiſte un plus grand nombre d’eſpèces. Des trois, dont il a été fait mention, la première eſt la plus commune. On cultive le thé bouy dans la plupart des provinces de la Chine : mais il n’a pas le même degré de bonté par-tout, quoique par-tout on ait l’attention de le placer au Midi & dans les vallées. Celui qui croit ſur un ſol pierreux eſt fort ſupérieur à celui qui ſort des terres légères, & plus ſupérieur encore à celui qu’on trouve ſur les terres jaunes. De-là les variétés que l’on qualifie improprement du nom d’eſpèces.

La différence des terreins n’eſt pas la ſeule cauſe de la perfection plus ou moins grande du thé. Les ſaiſons où la feuille eſt ramaſſée, y influent encore davantage.

La première récolte ſe fait ſur la fin de février. Les feuilles, alors petites, tendres