bien en ſecret, que quelques ſiècles après toutes les nations fondirent, d’un commun accord, ſur cet empire ennemi de toute liberté, & eurent la conſolation de le renverſer, après l’avoir affoibli par pluſieurs ſecouſſes réitérées.
Le Danemarck & la Norvège ſe trouvèrent ſans habitans, après ces expéditions glorieuſes. Ils ſe rétablirent peu-à-peu dans le ſilence, & recommencèrent à faire parler d’eux vers le commencement du huitième ſiècle. Ce ne fut plus la terre qui ſervit de théâtre à leur valeur ; l’Océan leur ouvrit une autre carrière. Entourés de deux mers, on les vit ſe livrer entièrement à la piraterie, qui eſt toujours la première école de la navigation pour des peuples ſans police.
Ils s’eſſayèrent d’abord ſur les états voiſins, & s’emparèrent du petit nombre de bâtimens marchands qui parcouroient la Baltique. Ces premiers ſuccès enhardirent leur inquiétude, & les mirent en état de former des entrepriſes plus conſidérables. Ils infeſtèrent de leurs brigandages, les mers & les côtes d’Écoſſe, d’Irlande, d’Angleterre, de Flandres, de France, même de l’Eſpagne, de l’Italie &