aſſurée ſur la plante qui donne ce remède. Elle n’a été obſervée, ſur les lieux, par aucun naturaliſte. La rhubarbe de Moſcovie, dont les feuilles ſont ondulées, a paſſé, quelque tems, pour être la vraie rhubarbe : mais ſa racine trop compacte & moins purgative paroît décider contre elle. Une autre eſpèce, qui eſt le rheum palmatum des botaniſtes, & dont M. de Juſſieu a reçu depuis peu des graines, par la Ruſſie, ſembleroit être la plante cherchée. Sa racine a la même texture, les mêmes ſignes diſtinctifs, les mêmes propriétés que celle de nos pharmacies. Elle eſt oblongue, tubéreuſe, & pouſſe pluſieurs feuilles, grandes, palmées, à lobes aigus, du milieu deſquelles s’élève, à la hauteur de ſix pieds, un pédicule de fleurs blanches aſſez petites, dont chacune eſt composée d’un calice coloré à ſix diviſions de neuf étamines & d’un piſtil ſurmonté de trois ſtyles qui devient, en mûriſſant, une ſemence triangulaire.
On ignore le lieu précis dont cette eſpèce eſt originaire : mais il eſt bien connu que la vraie rhubarbe croit ſans culture, entre le trentième & le trente-neuvième degré de