Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/31

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le plus d’avantage ; & par un malheur plus grand encore, les diſſenſions qui bouleversèrent le nord de l’Europe, ne permirent pas à la métropole de cette nouvelle colonie de s’occuper d’intérêts ſi éloignés. Les Danois de Trinquebar tombèrent inſenſiblement dans le mépris, & des naturels du pays, qui n’eſtiment les hommes qu’en proportion de leur richeſſe, & des nations rivales, dont ils ne purent ſoutenir la concurrence. Cet état d’impuiſſance les découragea. La compagnie remit ſon privilège, & céda ſes établiſſemens au gouvernement, pour le dédommager des ſommes qui lui étoient dues.

III. Variations qu’a éprouvées le commerce des Danois aux Indes.

Une nouvelle ſociété s’éleva en 1670 ſur les débris de l’ancienne. Chriſtiern V lui fit un préſent en navires ou autres effets, qui fut eſtimé 310 828 livres 10 ſols, & les intéreffés fournirent 732 600 livres. Cette ſeconde entrepriſe, formée ſans fonds ſuffiſans, fut encore plus malheureuſe que la première. Après un petit nombre d’expéditions, le comptoir de Trinquebar fut abandonné à lui-même. Il n’avoit, pour fournir à ſa ſubfiſtance, à celle de ſa foible garniſon, que ſon petit territoire, & deux bâtimens qu’il frétoit