Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ventions politiques qu’on jugeroit à propos de faire avec les puiſſances de l’Aſie.

Pour prix de tant de faveurs, le gouvernement n’exigea qu’un pour cent ſur toutes les marchandiſes des Indes & de la Chine qui ſeroient exportées, & deux & demi pour cent ſur celles qui ſe conſommeroient dans le royaume.

L’octroi, dont on vient de voir les conditions, n’eut pas été plutôt accordé, qu’il fallut ſonger à trouver des intéreſſés. L’opération étoit délicate. Le commerce des Indes avoit été juſqu’alors ſi malheureux, que les riches citoyens devoient avoir une répugnance invincible à y engager leur fortune.

Une idée nouvelle changea la diſpoſition des eſprits. On diſtingua deux eſpèces de fonds. Le premier, appelle conſtant y fut deſtiné à l’acquiſition de tous les effets que l’ancienne compagnie avoit en Europe & en Aſie. On donna le nom de roulant à l’autre ; parce qu’il étoit réglé tous les ans ſur le nombre & la cargaiſon des navires qui ſeroient expédiés. Chaque actionnaire avoit la liberté de s’intéreſſer ou de ne pas s’intéreſſer à ces armemens, qui étoient liquidés à la fin de chaque voyage. Par