Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/349

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n’étoient rien alors ; mais depuis on les a un peu exercées, comme toutes celles des autres colonies Eſpagnoles.

Quoique l’audience ou le tribunal ſupérieur de juſtice ſoit dans l’iſle ſpécialement appelée Canarie, on regarde comme la capitale de l’Archipel celle de Teneriff, connue par ſes volcans & par une montagne qui, ſelon les dernières & les meilleures obſervations, s’élève mille neuf cens quatre toiſes au-deſſus de la mer. C’eſt la plus étendue, la plus riche & la plus peuplée. Elle eſt le séjour du commandant général & le ſiège de l’adminiſtration. Les navigateurs, preſque tous Anglois ou Américains, font leurs ventes dans ſon port de Sainte-Croix & y prennent leur chargement.

L’argent que ces négocians y verſent, circule rarement dans les iſles. Ce ne ſont pas les impôts qui l’en font ſortir, puiſqu’ils ſe réduiſent au monopole du tabac, & à une taxe de ſix pour cent ſur ce qui ſort, ſur ce qui entre : foibles reſſources que doivent abſorber les dépenſes de ſouveraineté. Si les Canaries envoient annuellement quinze ou ſeize cens mille francs à la métropole,