Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/389

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leur arrivée par des inſultes faites aux dieux du pays. Auſſi repouſſèrent-ils, ſans ménagement, les deux ouvertures. Les merveilles qu’on racontoit des Eſpagnols étonnoient les Tlaſcaltèques, mais ne les effrayoient pas. Ils livrèrent quatre ou cinq combats. Une fois les Eſpagnols furent rompus. Cortès ſe crut obligé de ſe retrancher, & les Indiens ſe firent tuer ſur les parapets. Que leur manquoit-il pour vaincre ? Des armes.

Un point d’honneur qui tient à l’humanité. Un point d’honneur qu’on trouva chez les Grecs au ſiège de Troye, qui ſe fit remarquer chez quelques peuples des Gaules & qui paroît établi chez pluſieurs nations, contribua beaucoup à la défaite des Tlaſcaltèques. C’étoit la crainte & la honte d’abandonner à l’ennemi leurs bleſſés & leurs morts. À chaque moment, le ſoin de les enlever rompoit les rangs & ralentiſſoit les attaques.

Une conſtitution politique, qu’on ne ſe ſeroit pas attendu à trouver dans le Nouveau-Monde, s’étoit formée dans cette contrée.

Le pays étoit partagé en pluſieurs cantons, où régnoient des hommes qu’on appelloit caciques. Ils conduiſoient leurs ſujets à la