Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/390

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guerre, levoient les impôts & rendoient la juſtice : mais il falloit que leurs édits fuſſent confirmés par le sénat de Tlaſcala qui étoit le véritable ſouverain. Il étoit composé de citoyens choiſis dans chaque diſtrict par les aſſemblées du peuple.

Les Tlaſcaltèques avoient des mœurs extrêmement sévères. Ils puniſſoient de mort le menſonge, le manque de reſpect du fils à ſon père, le péché contre nature. Le larcin, l’adultère & l’ivrognerie étoient en horreur : ceux qui étoient coupables de ces crimes étoient bannis. Les loix permettoient la pluralité des femmes ; le climat y portoit, & le gouvernement y encourageoit.

Le mérite militaire étoit le plus honoré, comme il l’eſt toujours chez les peuples ſauvages ou conquérans. À la guerre, les Tlaſcaltèques portoient dans leurs carquois deux flèches, ſur leſquelles étoient gravées les images de leurs anciens héros. On commençoit le combat par lancer une de ces flèches, & l’honneur obligeoit à la reprendre.

Dans la ville, ils étoient vêtus : mais ils ſe dépouilloient de leurs habits pour combattre.

On vantoit leur bonne-foi & leur fran-