Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/421

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ſes habitans en fiſſent leur occupation unique. Ses ſoins ſe bornoient au maïs & au cacao, & encore récoltoit-on ſort peu de ces productions. S’il en eût été autrement, les premiers Eſpagnols n’auroient pas manqué ſi ſouvent de ſubſiſtances. L’imperfection de ce premier des arts pouvoit avoir pluſieurs cauſes. Ces peuples avoient un grand penchant à l’oiſiveté. Les inſtrumens dont ils ſe ſervoient étoient défectueux. Ils n’avoient dompté aucun animal qui put les ſoulager dans leurs travaux. Des peuples errans ou des bêtes fauves ravageoient leurs champs. Le gouvernement les opprimoit ſans relâche. Enfin leur conſtitution phyſique étoit ſinguliérement foible, ce qui venoit en partie d’une nourriture mauvaiſe & inſuffiſante.

Celle des hommes riches, des nobles & des gens en place avoit pour baſe, outre le produit des chaſſes & des pêches, les poules d’inde, les canards & les lapins, les ſeuls animaux, avec de petits chiens, qu’on eut ſu apprivoiſer dans ces contrées. Mais les vivres de la multitude ſe réduiſeient à du maïs, préparé de diverſes manières ; à du cacao délayé dans l’eau chaude & aſſaiſonné