Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/424

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imparfaits au Mexique, il en faut conclure que ceux d’agrément l’étoient encore plus. La forme & l’exécution du peu de vaſes & de bijoux d’or ou d’argent qui ſont venus juſqu’à nous : tout eſt également barbare. C’eſt la même groſſiéreté dans ces tableaux dont les premiers Eſpagnols parlèrent avec tant d’admiration, & qu’on compoſoit avec des plumes de toutes les couleurs. Ces peintures n’exiſtent plus ou ſont du moins très-rares : mais elles ont été gravées. L’artiſte eſt infiniment au-deſſous de ſon ſujet, ſoit qu’il repréſente des plantes, des animaux ou des hommes. Il n’y a ni lumière, ni ombre, ni deſſin, ni vérité dans ſon ouvrage. L’architecture n’avoit pas fait de plus grands progrès. On ne retrouve dans toute l’étendue de l’empire aucun ancien monument qui ait de la majeſté, ni même des ruines qui rappellent le ſouvenir d’une grandeur paſſée. Jamais le Mexique ne put ſe glorifier que des chauſſées qui conduiſoient à ſa capitale, que des acqueducs qui y amenoient de l’eau potable d’une diſtance fort conſidérable.

On étoit encore plus reculé dans les ſciences que dans les arts ; c’étoit une ſuite