Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/432

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vaux pour n’éprouver aucune réſiſtance ; & avant la fin de 1522, les provinces qui avoient repouſſé les loix des Mexicains & rendu la communication de leurs poſſeſſions difficile ou impraticable, firent toutes partie de la domination Eſpagnole. Avec le tems, elle reçut encore des accroiſſemens immenſes du côté du Nord. Ils auroient même été plus conſidérables, ſur-tout plus utiles, ſans les barbaries incroyables qui les accompagnoient ou qui les ſuivoient.

À peine les Caſtillans ſe virent-ils les maîtres du Mexique, qu’ils s’en partagèrent les meilleures terres, qu’ils réduiſirent en ſervitude le peuple qui les avoit défrichées, qu’ils le condamnèrent à des travaux que ſa conſtitution phyſique, que ſes habitudes ne comportoient pas. Cette oppreſſion générale excita de grands ſoulevemens. Il n’y eut point de concert, il n’y eut point de chef il n’y eut point de plan ; & ce fut le déſeſpoir ſeul qui produiſit cette grande exploſion. Le ſort voulut qu’elle tournât contre les trop malheureux Indiens. Un conquérant irrité, le fer & la flamme à la main, ſe porta avec la rapidité de l’éclair d’une extrémité de l’empire