Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/454

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ductions ſpontanées de la nature. Dans cette région, on ne connoiſſoit ni vêtemens, ni cabanes. Des branches d’arbre pour ſe garantir des ardeurs d’un ſoleil brûlant ; des roſeaux liés les uns aux autres pour ſe mettre à couvert des torrens de pluie : c’eſt tout ce que les habitans avoient imaginé contre l’inclémence des ſaiſons. Durant les froids les plus rigoureux, ils dormoient à l’air libre, autour des feux qu’ils avoient allumés.

Ce pays, ſi pauvre en apparence, renfermoit des mines. Quelques Eſpagnols entreprirent de les exploiter. Elles ſe trouvèrent abondantes, & cependant leurs avides propriétaires ne s’enrichiſſoient pas. Comme on étoit réduit à tirer de la Vera-Crux, à dos de mulet, par une route difficile & dangereuſe de ſix à ſept cens lieues, le vif argent, les étoffes, la plupart des choſes néceſſaires pour la nourriture & pour les travaux, tous ces objets avoient à leur terme une valeur ſi conſidérable, que l’entrepriſe la plus heureuſe rendoit à peine de quoi les payer.

Il falloit tout abandonner, ou faire d’autres arrangemens. On s’arrêta au dernier parti. Le jéſuite Ferdinand Confang fut chargé,