Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/455

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en 1746, de reconnoître le golfe de la Californie, qui borde ces vaſtes contrées. Après cette navigation, conduite avec intelligence, la cour de Madrid connut les côtes de ce continent, les ports que la nature y a formés, les lieux ſablonneux & arides qui ne ſont pas ſuſceptibles de culture, les rivières qui, par la fertilité qu’elles répandent ſur leurs bords, invitent à y établir des peuplades. Rien, à l’avenir, ne devoit empêcher que les navires, partis d’Acapulco, n’entrâſſent dans la mer Vermeille, ne portâſſent facilement dans les provinces limitrophes des miſſionnaires, des ſoldats, des mineurs, des vivres, des marchandiſes, tout ce qui eſt néceſſaire aux colonies, & n’en revinrent chargés de métaux.

Cependant c’étoit un préliminaire indiſpenſable de gagner les naturels du pays par des actes d’humanité, ou de les ſubjuguer par la force des armes. Mais comment ſe concilier des hommes dont on vouloit faire des bêtes de ſomme, ou qui devoient être enterrés vivans dans les entrailles de la terre ? Auſſi le gouvernement ſe décida-t-il pour la violence. La guerre ne fut différée que par l’impoſſibilité où étoit un fiſc obéré d’en faire la