Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/456

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dépenſe. On trouva enfin, en 1768, un crédit de douze cens mille livres, & les hoſtilités commencèrent. Quelques hordes de ſauvages ſe ſoumirent après une légère réſiſtance. Il n’en fut pas ainſi des Apaches, la plus belliqueuſe de ces nations, la plus paſſionnée pour l’indépendance. On les pourſuivit ſans relâche pendant trois ans, avec le projet de les exterminer. Grand Dieu, exterminer des hommes ! Parleroit-on autrement des loups ? Les exterminer, & pourquoi ? Parce qu’ils avoient l’âme fière, parce qu’ils ſentoient le droit naturel qu’ils avoient à la liberté, parce qu’ils ne vouloient pas être eſclaves… Et nous ſommes des peuples civilisés, & nous ſommes chrétiens ?

L’éloignement où étoient les anciennes & les nouvelles conquêtes du centre de l’autorité, fit juger qu’elles languiroient juſqu’à ce qu’on leur eût accordé une adminiſtration indépendante. On leur donna donc un commandant particulier, qui, avec un titre moins impoſant que celui du vice-roi de la Nouvelle-Eſpagne, jouit des mêmes prérogatives.

XIV. Qu’eſt devenu le Mexique ſous les loix de l’Eſpagne.

Il faut voir maintenant à quel degré de proſpérité s’eſt élevé le Mexique, malgré les