Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/474

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Cette proſpérité augmentèrent infailliblement, ſi la cour de Madrid mettoit les naturels du pays en état de cultiver l’indigo pour leur propre compte. Cet intérêt perſonnel, ſubftitué à un intérêt étranger, les rendroit plus actifs, plus intelligens ; & il eft vraiſemblable que l’abondance & la bonté de l’indigo du Mexique banniroient, avec le tems, celui des autres colonies de tous les marchés.

XVIII. De la culture de la cochenille.

La cochenille, à laquelle nous devons nos belles couleurs de pourpre & d’écarlate, n’a exiſté jufqu’ici qu’au Mexique. J’avois avancé d’après les meilleurs auteurs, même Efpanols, que la nature de cette couleur étoit inconnue avant le commencement du ſiècle. En remontant aux originaux, j’ai trouvé qu’Acofta, en 1530, & Herrera, en 1601, l’avoient auſſi bien décrite que nos modernes naturaliftes. Je me retracte donc ; & je ſuis bien fâché de ne m’être pas trompé plus fouvent dans ce que j’ai écrit des Efpagnols. Grâce à l’ignorance des voyageurs & à la légéreté avec laquelle ils conſidèrent les productions de la nature dans tous les règnes, ſon hiſtoire ſe remplit de fauſſetés qui partent d’un ouvrage dans un autre, & que des auteurs qui