Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/484

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deſtinée commune ? Faut-il que je traverſe la proſpérité de mon ſemblable, parce que la nature a placé une rivière ou une montagne entre lui & moi ? Cette barrière m’autoriſe-t-elle à le haïr, à le persécuter ? O combien cette prédilection excluſive pour des ſociétés particulières, a coûté de calamités au globe, combien il lui en coûtera dans la ſuite, ſi la ſaine philoſophie n’éclaire enfin des eſprits trop long-tems égarés par des ſentimens factices ! Ma voix eſt trop foible, ſans doute, pour diſſiper le preſtige. Mais il naîtra, n’en doutons point, il naîtra des écrivains, dont le raiſonnement & l’éloquence perſuaderont tôt ou tard aux générations futures, que le genre humain eſt plus que la patrie, ou plutôt que le bonheur de l’une eſt étroitement lié à la félicité de l’autre.

Aux grandes exportations dont on a parlé, il faut ajouter l’envoi que fait le Mexique de dix mille trois cens cinquante quintaux de bois de campêche, qui produiſent 112 428 liv. ; de trois cens dix quintaux de breſillet, qui produiſent 4 266 liv. ; de quarante-ſept quintaux de carmin, qui produiſent 81 000 liv. ; de ſix quintaux d’écaille, qui produi-