Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/533

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ſition de la Californie, lorſque les Jéſuites demandèrent en 1697, qu’il leur fût permis de l’entreprendre. Dès qu’ils eurent obtenu le conſentement du gouvernement, ils commencèrent l’exécution du plan de légiſlation qu’ils avoient formé, d’après des notions exactes de la nature du ſol, du caractère des habitans, de l’influence du climat. Le fanatiſme ne guidoit point leurs pas. Ils arrivèrent chez les ſauvages qu’ils vouloient civiliſer, avec des curioſités qui puſſent les amuſer, des grains deſtinés à les nourrir, des vêtemens propres à leur plaire. La haine de ces peuples pour le nom Eſpagnol, ne tint pas contre ces démonſtrations de bienveillance. Ils y répondirent autant que leur peu de ſenſibilité & leur inconſtance le pouvoient permettre. Ces vices furent vaincus en partie, par les religieux inſtituteurs qui ſuivoient leur projet avec la chaleur & l’opiniâtreté particulières à leur corps. Ils ſe firent charpentiers, maçons, tiſſerands, cultivateurs, & réuſſirent par ces moyens à donner la connoiſſance, & juſqu’à un certain point, le goût des premiers arts à ces peuples ſauvages. On les a tous réunis ſucceſſivement. En 1745,