Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/69

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entretiens. Tout ce qui intéreſſoit la république fut mûrement diſcuté dans les aſſemblées générales, & librement approuvé, librement cenſuré par des écrits publics. Il parut ſur les ſciences exactes des ouvrages lumineux qui méritèrent d’être adoptés par les nations les plus éclairées. Une langue, juſqu’alors barbare, eut enfin des règles, & acquit, avec le tems, de la préciſion & de l’élégance. Les manières & les mœurs des peuples éprouvèrent des variations encore plus néceſſaires & plus heureuſes. La politeſſe, l’affabilité, l’eſprit de communication remplacèrent cette humeur farouche & cette rudeſſe de caractère qu’avoit laiſſées la continuité des guerres. On appella des lumières de tous les côtés. Les étrangers qui apportoient quelques inventions, quelques connoiſſances utiles, étoient accueillis ; & ce fut dans ces heureuſes circonſtances, que les agens de la compagnie d’Oftende ſe préſentèrent.

VIII. Les Suédois prennent part au commerce des Indes. De quelle manière ils le conduiſent.

Un riche négociant de Stockholm, nommé Henri Koning, goûta leurs projets, & les fit approuver par la diète de 1731. On établit une compagnie des Indes, à laquelle on ac-