Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

corda le privilège excluſif de négocier au-delà du cap de Bonne-Eſpérance. Son octroi fut borné à quinze ans. On crut qu’il ne falloit pas lui donner plus de durée ; ſoit pour remédier de bonne heure aux imperfections qui ſe trouvent dans les nouvelles entrepriſes ; ſoit pour diminuer le chagrin d’un grand nombre de citoyens, qui s’élevoient avec chaleur contre un établiſſement que la nature & l’empire du climat ſembloient repouſſer. Le déſir de réunir, le plus qu’il ſeroit poſſible, les avantages d’un commerce libre & ceux d’une aſſociation privilégiée, firent régler que les fonds ne ſeroient pas limités, & que tout actionnaire pourroit retirer les ſiens à la fin de chaque voyage. Comme la plupart des intéreſſés étoient étrangers, Flamands principalement, il parut juſte d’aſſurer un bénéfice à la nation, en faiſant payer au gouvernement quinze cens dalers d’argent, ou 3 390 livres par laſt que porteroit chaque bâtiment.

Cette condition n’empêcha pas la ſociété d’expédier, durant la durée de ſon octroi, vingt-cinq navires ; trois pour le Bengale & vingt-deux pour la Chine. Un de ces vaiſſeaux