Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/84

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les autres peuples ; & le gouvernement a ſagement excité cette induſtrie par des gratifications. Ces faveurs ont été généralement approuvées. On s’eſt partagé ſur les grâces accordées à d’autres manufactures.

Il n’y en avoit proprement aucune dans le royaume à l’époque mémorable qui lui rendit ſa liberté. Deux partis ne tardèrent pas à la diviſer. Une faction montra une paſſion démeſurée pour les fabriques ; & ſans diſtinguer celles qui pouvoient convenir à l’état de celles qui dévoient lui nuire, il leur prodigua à toutes les encouragemens les plus exceſſifs. C’étoit un grand déſordre. On n’en ſortit que pour tomber dans un excès auſſi révoltant. La faction opposée ayant prévalu, elle montra autant d’éloignement pour les manufactures de néceſſité que pour celles qui étoient uniquement de luxe, & les priva les unes & les autres des privilèges & des récompenſes, dont on les avoit comme accablées. Elles n’avoient pris aucune conſiſtance, malgré les prodigalités du fiſc. Leur chute totale ſuivit la ſuppreſſion de ces dons énormes. Les articles étrangers, les nationaux même diſparurent. On vit s’évanouir le