Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/111

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d’arbres plus robuſtes, à l’abri deſquels ils puiſſent proſpérer. Les ſoins qu’ils exigent d’ailleurs ne ſont ni pénibles, ni diſpendieux. Il ſuffit d’arracher les herbes qui les priveroient de leur nourriture.

Le cacaoyer eſt cultivé avec ſuccès dans pluſieurs contrées du Nouveau-Monde. Il croît même naturellement dans quelques-unes. Cependant ſon fruit n’eſt nulle part auſſi abondant qu’à Venezuela. Nulle part, ſi l’on en excepte Soconuſco, il n’eſt d’auſſi bonne qualité.

Mais, pendant deux ſiècles, les travaux de la colonie ne tournèrent pas au profit de ſa métropole. Le commerce national étoit tellement ſurchargé de droits, tellement embarraſſé de formalités, que la province trouvoit un grand avantage à recevoir des mains des Hollandois de Curaçao toutes les marchandiſes dont elle avoit beſoin, & à leur donner en paiement ſa production que ces infatigables voiſins vendoient avec un bénéfice énorme à une partie de l’Europe, même au peuple propriétaire du terrein où elle étoit récoltée. Ces liaiſons interlopes étoient ſi vives & ſi ſuivies, que, depuis 1700 juſqu’à