Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/112

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la fin de 1727, il ne fut expédié des ports d’Eſpagne pour Venezuela que cinq navires qui, ſans exception, firent tous un voyage plus ou moins ruineux.

XIV. La province de Venezuela eſt miſe ſous le joug du monopole. Proſpérité de la compagnie.

Tel étoit l’état des choſes, lorſque quelques négocians de la province de Guipuſcoa jugèrent, en 1728, qu’il leur ſeroit utile de ſe retrait pour entreprendre cette navigation. Le gouvernement approuva & encouragea ces vues. Les principales conditions de l’octroi furent que la compagnie paieroit pour tout ce qu’elle voudroit envoyer, pour tout ce qu’elle pourroit recevoir, les impôts déjà établis, & qu’elle entretiendroit à ſes frais un nombre de garde-côtes ſuffiſant pour préſerver le pays de la contrebande.

Il ſe fit ſucceſſivement quelques changemens dans le régime de ce corps. On ne l’avoit d’abord autorisé qu’à envoyer deux navires chaque année. La liberté d’en expédier autant qu’il lui conviendroit, lui fut accordée en 1734.

Dans les premiers tems, la compagnie ne jouiſſoit pas d’un privilège excluſif. Le gouvernement le lui accorda, en 1742, pour le département de Caraque, & dix ans après