XXIII. Le quinquina vient de la province de Quito. Conſidérations ſur ce remède.
L’arbre qui donne ce précieux remède pouſſe une tige droite, & s’élève beaucoup lorſqu’on l’abandonne à lui-même. Son tronc & ſes branches ſont proportionnés à ſa hauteur. Les feuilles oppoſées, réunies à leur baſe par une membrane ou ſtipule intermédiaire, ſont ovales, élargies par le bas, aiguës à leur ſommet, très-liſſes & d’un beau verd. De l’aiſſelle des feuilles ſupérieures, plus petites, ſortent des bouquets de fleurs ſemlables, au premier aſpect, à celles de la lavande. Leur court calice a cinq diviſions. La corolle forme un tube allongé, bleuâtre en-dehors, rouge à l’intérieur, rempli de cinq étamines, évaſé par le haut & diviſé en cinq lobes finement dentelés. Elle eſt portée ſur le piſtil qui, ſurmonté d’un ſeul ſtyle, occupe le fond du calice & devient avec lui un fruit ſec, tronqué ſupérieurement, partagé dans ſa longueur en deux demi-coques remplies de ſemences, bordées d’un feuillet membreux.
Cet arbre croît ſur la pente des montagnes. Sa ſeule partie précieuſe eſt ſon écorce, connue par ſa vertu fébrifuge & à laquelle on ne donne d’autre préparation que de la faire