Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/174

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Les fièvres tierces & intermittentes ne ſont guère moins communes, guère moins opiniâtres dans les vallées que dans les gorges des montagnes : mais elles y ſont infiniment moins dangereuſes. Les ſuites n’en ſont communément funeſtes que dans les campagnes où les ſecours manquent, où les précautions ſont négligées.

Une maladie générale dans cette partie du Nouveau-Monde, c’eſt la petite-vérole qui y fut portée en 1588. Elle n’y eſt pas habituelle comme en Europe : mais elle y cauſe par intervalle des ravages inexprimables. Elle attaque indifféremment les blancs, les noirs, les Indiens, les races mêlées. Elle eſt également meurtrière dans tous les climats. Il faut beaucoup eſpérer de la pratique de l’inoculation introduite depuis deux ans à Lima & qui ſans doute ſera bientôt générale.

Il eſt un autre fléau auquel l’eſprit humain ne trouvera jamais de remède. Les tremblemens de terre, ſi rares ailleurs que les générations ſe ſuccèdent ſouvent ſans en voir un ſeul, ſont ſi ordinaires dans le Pérou, qu’on y a contracté l’habitude de les compter comme une ſuite d’époques d’autant plus mémorables