Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/178

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Le climat offre des ſingularités très-remarquables dans le haut Pérou. On y éprouve le même jour, quelquefois à la même heure, & toujours dans un eſpace très-borné, la température des Zones les plus opposées. Ceux qui s’y rendent des vallées, ſont percés en arrivant d’un froid rigoureux, dont, ni le feu, ni l’action, ni les vêtemens ne peuvent les garantir ; mais dont l’impreſſion ceſſe d’être déſagréable, après un séjour d’un mois ou de trois ſemaines. Les ſymptômes du mal de mer tourmentent les voyageurs qui y paroiſſent pour la première fois, avec plus ou moins de violence, ſelon qu’ils en auraient eu à ſouffrir ſur l’océan. Cependant, quelle qu’en ſoit la raiſon, on n’eſt pas exposé à cet accident par-tout ; & aucun des aſtronomes qui meſurèrent la figure de la terre ſur les montagnes de Quito n’en fut attaqué.

Dans les vallées, on eſt autant ou plus étonné. Quoique très-près de l’équateur, ce pays jouit d’une délicieuſe température. Les quatre ſaiſons de l’année y ſont ſenſibles, ſans qu’aucune puiſſe paſſer pour incommode. Celle de l’hiver eſt la plus marquée. On en a cherché la cauſe dans les vents du pôle auſtral, qui