Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/182

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ſans naiſſance, ſans éducation & ſans principes, commirent d’abord plus d’atrocités que ceux du Mexique. La métropole tarda plus long-tems à donner un frein à leur férocité, nourrie continuellement par les guerres civiles, longues & cruelles qui ſuivirent la conquête. Il s’établit depuis un ſyſtême d’oppreſſion plus peſant & plus ſuivi que dans les autres contrées du Nouveau-Monde moins éloignées de l’Europe.

Un découragement univerſel étoit la ſuite néceſſaire de cette conduite abominable. Auſſi les naturels du pays ſe dégoûtèrent-ils de l’état ſocial & des fatigues qu’il entraîne. Ils persévèrent dans ces diſpoſitions fâcheuſes, & ne ſe donneraient même aucun ſoin pour faire naître des ſubſiſtances, s’ils n’y étoient contraints par le gouvernement. Leur conduite ſe reſſent de cette violence. Les habitans d’une communauté, hommes, femmes, enfans, ſe réuniſſent tous pour labourer, pour enſemencer un champ. Ces travaux, interrompus à chaque moment par des danſes & par des feſtins, ſe font au ſon de divers inſtrumens. La même négligence, les mêmes plaiſirs accompagnent la récolte