Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/181

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en moindre nombre dans le bas Pérou que ſur les montagnes. Les vallées qui, de la Capitale de l’empire, conduiſent au Chili, ont une grande reſſemblance avec celles dont on vient de parler ; cependant en quelques endroits elles ſe refuſent moins obſtinément à la culture.

XXVII. Le peu de Péruviens qui ont échappé au glaive ou à la tyrannie des conquérans, ſont tombés dans l’abrutiſſement.

Malgré les déſordres de ſon organiſation phyſique, la région qui nous occupe avoit vu ſe former dans ſon ſein un empire floriſſant. On ne ſauroit guère révoquer en doute ſa population, quand on voit que ce peuple heureux avoit couvert de ſes colonies toutes les provinces qu’il avoit conquiſes ; quand on fait attention au nombre étonnant d’hommes employés au gouvernement, & tirant de l’état leur ſubſiſtance. Tant de leviers & de bras occupés à mouvoir la machine politique, ne ſuppoſent-ils pas une population conſidérable, pour nourrir des productions de la terre une claſſe nombreuſe de ſes habitans qui ne la cultivoient pas ?

Par quelle fatalité, le Pérou ſe trouve-t-il donc aujourd’hui ſi déſert ? En remontant à l’origine des choſes, on trouve que les conquérans des côtes de la mer du Sud, brigands,