Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/342

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mille trois cens cinquante-trois ; celui des mulets ou des chevaux, à quatre-vingt-quatorze mille neuf cens quatre-vingt-trois ; celui des moutons, à deux cens vingt-un mille cinq cens trente-ſept ; ſans compter quelques autres animaux domeſtiques.

Les pouvoirs, concentrés juſqu’alors dans les mêmes mains, furent partagés. Un chef, auquel on donna trois lieutenans, fut chargé de gouverner la contrée. On confia ce qui étoit du reſſort de la religion à des moines de S. Dominique, de S. François & de la Merci.

C’eſt le ſeul changement qui ait été fait juſqu’ici aux diſpoſitions anciennes. La cour de Madrid a voulu examiner, ſans doute, ſi l’ordre établi devoit être maintenu ou réformé. On cherche à lui perſuader de retirer les Guaranis d’une région peu ſalubre & trop peu fertile, pour en peupler les bords inhabités de Rio-Plata, depuis Buenos-Aires juſqu’à l’Aſſomption. Si ce plan eſt adopté & que les peuples refuſent de quitter les tombeaux de leurs pères, ils ſeront réduits à ſe diſperſer ; s’ils ſe prêtent aux vues de l’Eſpagne, ils ceſſeront de former une nation.