Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/401

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en Italie ; & les autres, ſans ſortir d’Eſpagne, renoncèrent à leur profeſſion. Les ſoies de Valence, les belles laines d’Andalouſie & de Caſtille, ceſſèrent d’être travaillées par les mains des Eſpagnols.

Le fiſc n’ayant plus de manufactures à opprimer, opprima les cultivateurs. Les impôts qu’on en exigea, furent également vicieux par leur nature, par leur multiplicité & par leurs excès. Aux impoſitions générales, ſe joignirent ce qu’on appelle en finance affaires extraordinaires, qui eſt une manière de lever de l’argent ſur une claſſe particulière de citoyens : impoſition qui, ſans aider l’état, ruine les contribuables, pour enrichir le traitant qui l’a imaginée. Ces reſſources ne ſe trouvant pas ſuffiſantes pour les beſoins urgens du gouvernement, on exigea des financiers des avances conſidérables. À cette époque, ils devinrent les maîtres de l’état : ils furent autorisés à ſous-affermer les diverſes parties de leur bail. Les commis, les gênes & les vexations, ſe multiplièrent avec ce déſordre. Les loix que ces hommes avides eurent la liberté de faire, ne furent que des pièges tendus à la bonne-foi. Avec le tems,