Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/449

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Tous les peuples, que leurs poſſeſſions mettaient à portée des établiſſemens Eſpagnols, cherchèrent toujours à s’en approprier frauduleuſement les tréſors & les denrées. Les Portugais tournèrent leurs vues vers la rivière de la Plata. Les François, les Danois, les Hollandois ſur la côte de Caraque, de Carthagène & de Porto-Belo. Les Anglois, qui connoiſſoient & qui pratiquoient ces voies, trouvèrent dans les ceſſions qui furent faites à leur nation par les traités, des routes nouvelles pour ſe procurer une part plus conſidérable à cette riche dépouille. Les uns & les autres atteignirent leur but en trompant ou en corrompant les garde-côtes, & quelquefois auſſi en les combattant.

Loin de remédier au déſordre, les chefs l’encourageoient le plus qu’il étoit poſſible. Pluſieurs avoient acheté leur poſte. La plupart étoient preſſés d’élever leur fortune, & vouloient être payés des dangers qu’ils avoient courus en changeant de climat. Il n’y avoit pas un moment à perdre, parce qu’il étoit rare qu’on fût continué au-delà de trois ou de cinq ans dans les places. Entre les moyens de s’enrichir, le moins dangereux