Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/61

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& de ceux qui les ont suivis, doit être regardé comme la plus forte démonstration historique qu’il soit possible de désirer.

Cessons donc, cessons de regarder comme une imagination folle cette succession de souverains sages, ces générations d’hommes sans reproche. Déplorons le sort de ces peuples, & ne leur envions pas un triste honneur. C’est bien assez de les avoir dépouillés des avantages dont ils jouissoient, sans ajouter la lâcheté de la calomnie aux bassesses de l’avarice, aux attentats de l’ambition, aux fureurs du fanatisme. Il faut faire des vœux pour que ce bel âge se renouvelle plutôt que plus tard dans quelque coin du globe.

Nous ne justifierons pas avec la même assurance les relations que les conquérans du Pérou publièrent sur la grandeur & la magnificence des monumens de tous les genres qu’ils avoient trouvés. Le désir de donner plus d’éclat à la gloire de leurs triomphes, les aveugla peut-être. Peut-être, sans être persuadés eux-mêmes, voulurent-ils en imposer à leur nation, aux nations étrangères ? Les premiers témoignages, qui même se contrarioient, ont été infirmés par ceux qui