Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/105

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La démonſtration de ce phénomène ſi conteſté fut acquiſe, en 1744, par quelques bateaux Portugais, qui, partis d’un fleuve, ſe trouvèrent ſur l’autre. Voilà une nouvelle ſource de jalouſie que les deux miniſtres auroient bien dû tarir, lorſqu’ils ſe ſont occupés à terminer les différens qui avoient trop ſouvent enſanglanté la rivière de la Plata.

XII. Les Portugais veulent s’établir ſur la rivière de la Plata. Leurs démêlés avec l’Eſpagne. Accommodement entre les deux puiſſances.

Les Portugais, qui s’étoient montrés peu de tems après les Eſpagnols ſur ce grand fleuve, ne tardèrent pas à l’oublier. Ce ne fut qu’en 1553 qu’ils y reparurent, qu’ils remontèrent juſqu’à la hauteur de Buenos-Aires, & qu’ils prirent poſſeſſion de ſa rive Septentrionale. Cet acte n’avoit eu aucune ſuite, lorſque la cour de Liſbonne ordonna, en 1680, la formation de la colonie du Saint-Sacrement, précisément à l’extrémité du territoire qu’elle croyoit lui appartenir. La prétention parut mal fondée aux Eſpagnols, qui détruiſirent, ſans beaucoup d’efforts, ces murs tout-à-fait naiſſans.

De vives conteſtations s’élèvent auſſi-tôt entre les deux puiſſances. L’Eſpagne prouve que la nouvelle peuplade eſt placée dans