Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/114

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les feux qui l’avoient réduite en cendres étoient à peine éteints, lorſqu’on vit établir une compagnie excluſive pour vendre à l’étranger, au Bréſil, & même en détail, dans une circonférence de trois lieues, les vins ſi connus ſous le nom de Porto, qui forment la boiſſon de beaucoup de colonies d’une partie du Nord & ſur-tout de l’Angleterre. Cette ſociété a un fonds de 3 000 000 liv. divisé en deux cens actions de 2 500 liv. chacune. Elle prête aux propriétaires des vignes juſqu’à la moitié du prix de la vendange qu’ils ſont autorisés à faire & qu’ils ne peuvent jamais excéder, quelque favorable que ſoit l’année. On leur paie le meilleur vin à raiſon de 156 livres 5 ſols le tonneau ; mais ils ne reçoivent que 125 liv. pour ceux d’une qualité inférieure. Quelque grande que ſoit la diſette : quelque conſidérable que ſoit le débit, le cultivateur ne peut eſpérer qu’une augmentation de 31 livres 5 ſols par tonneau ; & le tonneau eſt de deux cens vingts pots. Porto, devenue par ſa population, par ſes richeſſes & par ſon activité, la première ville du royaume, depuis que Liſbonne avoit comme diſparu, Porto crut, avec