Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/122

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Dans le Bréſil, il n’y a point d’ordonnance particulière pour les eſclaves, & ils devraient être jugés par la loi commune. Comme leur maître eſt obligé de les nourrir, & que l’uſage s’eſt allez généralement établi de leur abandonner un petit terrein qu’ils peuvent cultiver, à leur profit, les fêtes & les dimanches, ceux d’entre eux qui ſont ſages & laborieux, ſe trouvent en état, un peu plutôt, un peu plus tard, d’acheter leur liberté. Rarement leur eſt-elle refusée. Ils peuvent même l’exiger, au prix fixé par les réglemens, lorſqu’on les opprime. C’eſt vraiſemblablement pour cette raiſon que, malgré de grandes facilités pour l’évaſion, il n’y a guère de nègres fugitifs dans ce vaſte continent. Le peu qu’on en voit, dans le pays des mines ſeulement, s’occupent au loin & paiſiblement du ſoin de faire naître les productions néceſſaires à leur ſubſiſtance.

Ceux des noirs, qui ont brisé leurs chaînes, jouiſſent du droit de cité comme les mulâtres : mais les uns & les autres ſont exclus du ſacerdoce & des charges municipales. Au ſervice même, ils ne peuvent être officiers que dans leurs propres bataillons.