Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

eſt fabriqué dans le pays même, quelques cannes à ſucre dont le mauvais produit eſt converti en eau-de-vie : ils ont cultivé pour l’exportation, du café, du riz & du cacao. La vente des troupeaux qui paiſſoient dans l’iſle de Marajo fut long-tems une de ſes reſſources. À peine y reſte-t-il maintenant aſſez de bœufs pour ſa propre conſommation.

Avant 1755, cet établiſſement voyoit arriver tous les ans de la métropole treize à quatorze navires. Depuis qu’un miniſtère trompé ou corrompu l’a aſſervi au monopole, il ne reçoit plus que quatre ou cinq bâtimens. La valeur de ce qu’ils exportent s’élève rarement au-deſſus de 600 000 liv. Ce foible produit n’eſt que peu groſſi par les bois de conſtruction que le gouvernement fait acheter & emporter par ſes vaiſſeaux. La population de la colonie eſt de quatre mille cent vingt-huit blancs, de neuf mille neuf cens dix-neuf nous eſclaves ou mulâtres libres ; & de trente-quatre mille huit cens quarante-quatre Indiens.

Cette contrée qui, en 1778, a été débarraſſée des entraves inséparables d’un privilège excluſif, mettra, ſans doute, à profit