Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/134

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ſa liberté. Le port de Belem, appelé Para, nom qu’on donne auſſi quelquefois à la ville, n’oppoſe pas au ſuccès d’auſſi grands obſtacles qu’on le croit communément. L’approche en eſt, à la vérité, difficile. Des courans, en ſens contraires, occaſionnés par une multitude de petites iſles rendent la marche des bâtimens incertaine & lente : mais arrivés à la rade, ils mouillent dans un fond de vaſe, ſur quatre, cinq & ſix braſſes d’eau. Cependant le canal qui y conduit diminue tous les jours de profondeur. Dans peu, il ne ſera plus praticable ſi, comme il faut le croire, les eaux continuent à y dépoſer autant de terre qu’ils y en ont entraînée depuis un ſiècle.

XVII. État du gouvernement de Maragnan.

Le Maragnan eſt séparé au Nord, du Para, par la rivière des Tocantins ; au Sud, du Goyaz, par la Cordelière appelée Guacuragua ; au Levant, du Fernambuc par les montagnes Ypiapaba.

Cette province vit pour la première fois les Portugais en 1535, & ce fut une tempête qui les y jeta : mais, ils ne s’y établirent qu’en 1599. Les François s’en emparèrent en 1612, pour eu être chaſſés trois ans après.