Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/146

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d’élégance ſur la corruption, y introduire une hypocrite urbanité, & le mépris du vice groſſier.

Quoique San-Salvador ait ceſſé d’être la capitale du Bréſil, ſa province eſt encore la plus peuplée de la colonie. On y compte trente-neuf mille ſept cens quatre-vingt-quatre blancs ; quarante-neuf mille ſix cens quatre-vingt-treize Indiens ; ſoixante-huit mille vingt-quatre nègres. Elle partage avec les autres la culture du ſucre, du coton, de quelques autres productions ; & a ſur elles l’avantage de la baleine & du tabac.

La pêche de la baleine eſt très-anciennement établie au Bréſil. Tous les Portugais de l’ancien & du Nouveau-Monde jouiſſoient originairement du droit naturel de s’y livrer : mais depuis long-tems elle eſt ſous un privilège excluſif acheté par une ſociété formée à Liſbonne, & qui fait ſes armemens à Bahia. Son produit annuel eſt actuellement de trois mille cinq cens trente pipes d’huile qui, au prix de 175 liv. la pipe, rendent 617 750 l. ; & de deux mille quatre-vingt-dix quintaux de fanons de baleine, qui, à 150 liv. le quintal font 313 500 liv. Ces deux ſommes réunies

forment