Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/170

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La quantité de ces métaux, qu’on porta du Mexique & du Pérou, ne les rendit pas ſeulement plus communs ; elle hauſſa encore la valeur de l’or contre l’argent, qui ſe trouva plus abondant dans ces contrées. L’Eſpagne, qui étoit le juge naturel de la proportion, la fixa comme un à ſeize dans ſes monnoies ; & ſon ſyſtême, avec quelques légères différences, fut adopté par toute l’Europe.

Ce ſyſtème exiſte encore, ſans qu’on ſoit en droit de blâmer les ſpéculateurs qui avoient annoncé qu’il devoit changer. Si l’or, depuis que le Bréſil en fournit beaucoup, n’a baiſſé que peu dans les marchés & n’a point du tout baiſſé dans les monnoies ; c’eſt par des circonſtances particulières qui ne détruiſent point le principe. Un luxe nouveau en a fait beaucoup employer en bijoux, en dorures, & a empêché l’or de diminuer de prix autant qu’il le devoit faire naturellement, s’il ne fût pas arrivé de changement dans nos uſages. C’eſt le même luxe qui a ſoutenu le prix des diamans ; quoiqu’ils ſoient devenus plus communs.

XXIV. Hiſtoire des mines de diamans découvertes dans le Bréſil. Conſidération ſur la nature de cette pierrerie.

Dans tous les tems, les hommes ont