Les diamans du Bréſil ne ſont pas tirés d’une carrière. Ils ſont la plupart épars dans des rivières, dont on détourne plus ou moins ſouvent le cours. S’y ſont-ils formés ? Y ſont-ils portés par les eaux qui s’y précipitent ? C’eſt ce qui n’eſt pas encore éclairci. Ce qui feroit pencher à croire qu’ils y ſont entraînés par les torrens qui les ont détachés des rochers & des montagnes, c’eſt l’accroiſſement de leur quantité dans la ſaiſon des pluies & après de grands orages.
Aux Indes Orientales & Occidentales, les mines ſont placées à peu de diſtance de la ligne ; les unes dans les premiers degrés de latitude boréale, & les autres dans les degrés correſpondans de latitude méridionale. La croûte qui enveloppe les diamans bruts eſt plus épaiſſe aux diamans du Bréſil qu’à ceux de l’Indoſtan ; & il eſt aisé ou du moins poſſible de les diſtinguer ſous cette forme. Mais lorſqu’ils ſont une fois taillés, les plus habiles lapidaires s’y méprennent. Auſſi valeur eſt-elle la même dans le commerce. Cette égalité doit s’entendre ſeulement des petits diamans. Ceux d’Amérique, qui paſſent quatre ou cinq karats, ont la plu-