Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/192

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ſept, Hambourg ſix, la France cinq, la Suède quatre, le Dannemarck quatre, l’Eſpagne deux, & la Ruſſie une ſeulement. On ne s’eſt pas toujours ainſi diſputé les dépouilles de cette nation.

XXVII. Le Portugal & ſes établiſſemens éloignés ſont tombés dans l’état de la plus grande dégradation. Comment cela s’eſt-il fait ?

Les premières conquêtes des Portugais en Afrique & en Aſie, n’étouffèrent pas les racines de leur induſtrie. Quoique Liſbonne fût devenu le magaſin général des marchandiſes des Indes, ſes manufactures de ſoie & de laine le ſoutinrent. Elles ſuffiſoient à la conſommation de la métropole & du Bréſil. L’activité nationale s’étendoit à tout, & couvroit en quelque manière un vuide de population qui augmentait tous les jours. Parmi la foule de calamités, dont la tyrannie Eſpagnole écraſa le royaume, on n’eut pas à déplorer la ceſſation du travail intérieur. Le nombre des métiers n’avoit guère diminué, lorſque le Portugal recouvra ſa liberté.

L’heureuſe révolution qui plaça le duc de Bragance ſur le trône fut l’époque de cette décadence. L’enthouſiaſme ſaiſit les peuples Une partie paſſa les mers, pour aller défendre les poſſeſſions éloignées, contre un ennemi qu’on croyoit plus redoutable qu’il