Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/220

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rante-ſept mille huit cens cinquante-huit eſclaves ; deux cens ſoixante-dix-huit mille trois cens quarante-neuf Indiens : ce qui lui forme une population de huit cens deux mille deux cens trente-cinq perſonnes. On fait monter à deux cens mille le nombre des ſauvages encore errans dans le Bréſil. Peut-être ne ſeroit-il pas impoſſible de leur faire reconnoître l’autorité de la cour de Liſbonne : mais ce ſeroit ſans beaucoup d’utilité, à moins que des adminiſtrateurs plus éclairés que ceux qui les ont précédés, n’imaginâſſent des méthodes qui ont échappé à trois ſiècles de méditation.

Un moyen plus sûr d’augmenter la maſſe des productions ſeroit de recevoir, au Bréſil, tous les étrangers qui voudroient en entreprendre la culture. Une infinité d’Américains, Anglois, François, Hollandois, dont les plantations ſont épuisées ; beaucoup d’Européens qui ont la manie devenue ſi commune de faire promptement fortune, y porteroient leur activité leur induſtrie & leurs capitaux. Ces hommes entreprenans introduiroient un meilleur eſprit dans la colonie, & redonneroient à la race dégénérée des Portugais créoles un reſſort qu’ils ont perdu depuis très-long-tems.