Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/219

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par ces terribles ouragans, par ces séchereſſes dévorantes qui déſolent ſi ſouvent les meilleures iſles de cet hémiſphère. On y eſt encouragé au travail par l’abondance & le bon marché des ſubſiſtances, des beſtiaux, des eſclaves. Rien n’y manque pour en faire un des plus beaux établiſſemens du globe.

Il le deviendra, lorſqu’on l’aura déchargé de cette multitude d’impôts, de cette foule de traitans qui l’humilient & qui l’oppriment ; lorſque d’innombrables monopoles n’enchaîneront plus ſon activité ; lorſque le prix des marchandiſes qu’on lui porte ne ſera pas doublé par les taxes dont on les accable ; lorſque ſes productions ne paieront plus de droits ou n’en paieront pas de plus conſidérables que celles de ſes concurrens ; lorſque ſa communication avec les autres poſſeſſions nationales aura été débarraſſée des entraves qui la gênent ; lorſqu’on lui aura ouvert les Indes Orientales, & permis de tirer de ſon propre ſein l’argent qu’exigeroit cette liaiſon nouvelle.

La colonie a des bras ſuffiſans pour multiplier, pour étendre ſes travaux. Au tems où nous écrivons, elle compte cent ſoixante-ſeize mille vingt-huit blancs ; trois cens qua-